03/11/2020
Les maires sont en première ligne durant cette crise sanitaire majeure aux retombées économiques et sociales majeures. Comment gérer au mieux la situation ? Thierry San Andres, maire PCF de Saint-Benoît-de-Carmaux nous répond.
> Comment se déroule la gestion d’une pareille crise au niveau municipal ?
> Thierry San Andres : C’est un gros sujet, à plusieurs niveaux, que nous gérons au sein du bureau municipal. Bureau élargi à tous les élus qui veulent participer (en lien avec la population), pour échanger et mettre en place une organisation pour y répondre, même si elle est déjà bien rodée, avec l’expérience du premier confinement.
> Quelles sont, pour vous, les différences entre les deux confinements ?
TSA : Les services publics sont ouverts, clairement. Nous avions davantage de contraintes, une organisation très serrée, très délicate. Aujourd’hui, tous les accueils sont ouverts, ainsi que les crèches. Cela nécessite aussi de protéger l’ensemble du personnel et notamment ceux en situation de risques sanitaires. Mais c’est très important. Autre cas : ceux des vacataires des activités périscolaires, que nous avions décidé de rémunérer en mars, même si l’activité était stoppée (Nous avons la chance d’avoir une grande école, qui grâce aux travaux faits en 2018 par la commune, permet d’appliquer le protocole par l’occupation de salles supplémentaires, de sens de circulation, de nettoyage renforcé et d'augmentation du personnel d’encadrement). Autre question, celle des agents de la Médiathèque, qui reçoit du public. Ça demande des ajustements.
> Il y a une fronde de certains maires pour soutenir les commerçants considérés comme « non-essentiels », quelle est votre position ?
> TSA : J’ai échangé sur cette question avec le maire de Valence d'Albi Christine Deymié (PCF). C’est une situation qui nous préoccupe beaucoup. Limiter les marchés aux seules denrées alimentaires et interdire la vente de vêtements est problématique, quand ces biens sont aussi vendus en grande surface... C’est une concurrence qui n’est pas juste. Après, si nous prenons un arrêté, il serait cassé en quelques jours par la préfète du Tarn.
> Les personnes à faible revenu, les précaires, subissent aussi de plein fouet la crise économique. Il y a une détresse.
> TSA : Effectivement, nous l’avions déjà constaté en mars-avril, avec le portage de repas à domicile, avec les retraités, il n’était pas tant question de l’aspect financier que psychologique. De plus, durant cette période, pour beaucoup de gens, l’intérim avait disparu, ainsi que les « petits boulots », ils se retrouvaient sans aucun revenu. On a eu un appauvrissement très important. Nous remettons en œuvre tous les dispositifs de solidarité, avec peut-être d’autres mesures à venir, si besoin. Nous sommes particulièrement vigilants. Après, je ne suis pas docteur en épidémiologie, je ne sais pas s’il s’agit d’une deuxième vague ou d’un rebond, je n’ai pas d’avis là-dessus.